Run for your life

Run for your life

Alors, je l’ai lu plusieurs fois. Il n’y avait qu’une seule barre sur cet écran tout vide. Et le temps d être dans ma bulle, tout va bien.

Et puis, boulevard Saint Germain, 6ème étage avec ascenseur, balcon, chocolat de pâques et thé earl grey.

Et puis comme un couperet, une sentence, à froid comme ça : hey ! You are gonna be a grandmother.

Au delà du sourire, c’est la solitude qui prime. On est jamais préparés à prendre les nouvelles en pleine face, et je les imagine bonnes comme mauvaises telles des pieuvres qui viennent s’emparer de mon cerveau et le serrer toujours plus fort. Pris entre ses visqueuses tentaculaires. On n’emploie jamais le terme prise d’otage tentaculaire et pourtant c’est le cas.

On lui a donné un surnom, j’évite de trop bouger, je mange deux fois plus et je suis fatiguée. Faire le parallèle, essayer d’avancer sur la poutre, se rater et tomber. Un sourire comme une grimace, regarder ses pieds et avoir envie de s’enfuir.

L’envie de constamment dire  » moi aussi ! ». Mais non, pas moi aussi, parce que à l’intérieur il n’y avait que des sensations. Celles qui font passer pour folle quand on les raconte, celles qu’on a pas le droit de ressentir parce que tout cela n’est pas vrai. Parce qu’entre la plantation et la germe qui se voit, les pousses vertes et le charabia, la graine s’en était déjà allée loin.

Et puis, l’amoureux qui surprend votre regard, celui dit qui dit  » allons nous en d’ici », la main dans la main et la petite souffrance qu’on partage.

Et quand les autres nous laissent, et qu’on descend plus vite que d’habitude les escaliers du métro Maubert, sa voix qui dit  « on réessayera ».

Oui, peut-être, je sais pas.

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