Au détour d’un wagon, un matin de juin, vous prenez le temps de regarder autour de vous.
Pas de livre ce jour là, la musique à vos oreilles est douce et plaisante.
Regardons donc qui nous accompagne dans notre trajet quotidien.
Il y a ce couple, routine quotidienne du trajet ensemble, chacun sa station de métro. Les gestes sont habituels, il là laisse s’asseoir, elle lui cédera sa place une fois sa station venue. Entente tacite pour strapontin bleue.
Il y a cette petite jeune, veste cloutée, écouteurs d’iphone visés aux oreilles. Dans son univers, un air vaguement énervé, elle essaye juste de se réveiller. On là pense rebelle, elle a juste choisi cette veste parce qu’il fait froid aujourd’hui.
Il y aussi cet homme, un peu preppy dans sa veste cintré, son Gatsby dans une ancienne édition entre les mains, timide, réservé, il n’ose pas prendre sa place dans la jungle métropolitaine.
Car c’est bien une jungle, surtout aux prémices des horaires de bureaux quand chaque centimètre se gagne aux combats de coudes, de pieds écrasés. D’aisselles en été, de parapluie en automne. Combats de coqs pour pouvoir poser sa main sur la barre craseuse déjà touchée par tant de paumes.
Le métro, on l’aime pour ces profils, ces rencontres fortuites, ces sourires donnés par un garçon alors que le dernier regard croisé dans une glace nous faisait grimacer tant il était peu flatteur.
Le métro, on le quitte, soulagé et parfois chauffé de chaleur ou de colère pour certaines stations. Les rencontres et les sourires vite effacés par le côté sombre de l’être humain. A croire que le mal aime les foules.
Pour aimer le métro, il faut le prendre aérien, croiser la belle dame en fer, voler au dessus de la Seine, ou se croire dans un autre pays en passant voir la BNF. Là, on aimerai presque pouvoir ouvrir les fenêtres et laisser voler nos cheveux au vent. Métro décapotable.
Avant de retourner sous terre, rejoindre le noir et redevenir des fourmis.