Aujourd’hui je suis ravie d’ouvrir une toute nouvelle rubrique sur mon blog qui je l’espère vous plaira.
Cela faisait un moment que ça me trottait dans la tête et à vrai dire j’y ai pensé dès l’instant où j’ai commencé mon blog. Mais par manque de temps (oui je sais c’est une excuse facile), je n’ai jamais démarré cette rubrique. Pas si évident d’aborder les gens pour savoir s’ils accepteraient de répondre à mes petites questions…
Chaque jour sur la toile on découvre de nouveaux intérieurs, de nouveaux designers, de nouvelles boutiques. Et puis parfois on a envie de s’arrêter sur une photo et d’en savoir un peu plus sur qui se cache derrière. C’est un peu l’idée de cette nouvelle rubrique dans laquelle, chaque mois, je mettrai en avant un professionnel de la décoration : un designer, un créateur, un photographe, un revendeur… La liste n’est pas exhaustive, mais le but est avant tout de rencontrer un passionné de décoration et d’en savoir un peu plus sur son parcours.
Pour ma toute première rencontre, je me suis intéressée à un « chineur » de mobilier vintage, Frédéric. Frédéric redonne une seconde vie à des meubles et à des objets du XXème siècle, puis les propose à la vente sur son site un cercle rouge. Il a très gentiment accepté de répondre à mes questions.
Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter brièvement ? Quel est votre parcours ? Où se situe votre atelier ?
Je suis un chineur de 38 ans et j’aime partager ma passion du vintage en restaurant les objets et meubles qui me parlent. J’ai évolué dans l’industrie durant une dizaine d’années et puis un jour une opportunité s’est présentée et j’ai décidé de quitter le bureau pour monter mon propre projet. Mon atelier se situe tout simplement chez moi à Rouen.
D’où vous vient votre passion pour le design et le mobilier vintage ?
Assez curieusement d’un meuble présent dans le grenier de mes parents et construit au cours des années 50 par mon papa: du chêne doré, des pieds compas, du formica et des façades de tiroirs inclinées… Je le connais depuis toujours et tout est là. Ensuite, parce que je suis curieux de la période dite de reconstruction d’après guerre, sans pour autant me limiter au mobilier, l’architecture aussi. La période où le génie français s’est révélé pour construire vite, bien et beau. Je suis né près du Havre, ville passionnante à ce sujet, ceci explique cela sans doute. Et puis parce que le mobilier vintage est aussi un moyen de démarquer son intérieur de celui de son voisin. La notion de pièces uniques m’est chère.
Quand votre boutique est-elle née et comment vous est venue l’idée de la créer ?
Le projet a germé il y a deux ans maintenant. J’ai toujours restauré pour moi et mes proches des pièces de mobilier, des lampes, des commodes… Je suis culturellement manuel, dans le sens où j’ai toujours vu mon père travailler le bois et restaurer tout et n’importe quoi. Chiner a par ailleurs toujours été un plaisir. Naturellement, s’est posée à un moment la question de joindre l’utile à l’agréable et d’en faire mon métier.En combinant la chine et le travail d’atelier, J’apprends tous les jours sur les créateurs, fabricants et leurs méthodes de travail, j’aime ce que je fais.
Pourquoi « Cercle Rouge » ?
Tout bêtement à cause de mon film préféré, le cercle rouge de Jean Pierre Melville. L’intrigue et la morale du film, l’épure des décors et des personnages m’ont toujours fasciné. Je m’étais promis de rendre hommage au film en donnant le nom de cercle rouge à un de mes projets. Et pour celui ci, où les formes et couleurs étaient présentes, ce nom était adéquat… un signe.
J’aime tout particulièrement vos choix de coloris et de customisation. Quelle peinture utilisez-vous et comment trouvez-vous l’inspiration ?
J’utilise très souvent les peintures de la marque Farrow & Ball, pour leur coloris et la qualité du rendu final. Je mélange certaines teintes afin de créer les miennes et ainsi proposer quelque chose d’unique.L’inspiration vient de mon jardin, de certaines lectures (Johannes Itten : L’art de la couleur) et plus que souvent des recommandations de ma compagne, je les suis à la lettre…
Combien de temps prend en moyenne la restauration d’une pièce ?
Tout dépend du meuble, certains ont besoin d’une nouvelle fraicheur, d’autres ont souffert et nécessitent plus de travaux. J’ai en atelier certains pensionnaires qui sont en attente d’un élément, une poignée, une clé à la forme particulière ou pour lesquels je ne parviens pas à me décider sur la finition.. Le temps aidant, les pièces du puzzle se rejoignent.
Par quel biais trouvez-vous vos pièces vintage ?
C’est le point le plus compliqué de ce métier car il n’y a pas de bon de commande à remplir pour que l’atelier se remplisse. Il faut être vigilant et beaucoup se déplacer, chez les particuliers et les professionnels, entretenir un réseau et se laisser aller au hasard des découvertes.
Y a t-il un meuble ou un objet que vous êtes tout particulièrement fier d’avoir déniché ?
Fier, peut être pas, mais satisfait oui. Une table de couture en formica construite par un père pour sa fille dans les années 50, les six tiroirs ouverts donnent une forme de fleur à l’ensemble. Le meuble m’a été confié en morceaux, les facettes de formica dans un sac plastique et j’ai dû reprendre le chemin parcouru par son créateur pour lui redonner vie, j’ai passé beaucoup de temps sur ce petit objet, mais il « revit ».
Et à l’inverse, y a t-il un meuble ou un objet que vous rêvez de dénicher ?
Sans aucun rapport avec le mobilier que je peux proposer aujourd’hui, je suis un admirateur de Robert Mallet Stevens, grand architecte visionnaire des années 30 à redécouvrir. Une de ses réalisations, le Villa Cavrois dans le Nord de la France comprenait l’agencement et le mobilier (dessiné par Mallet Stevens lui même et d’autres créateurs, Jean Prouvé entre autres…). A la fin des années 80 La famille Cavrois s’est désintéressé de la villa, a cédé le bâtiment, et le mobilier fut malheureusement dispersé, et par la suite les agencements furent vandalisés. La réhabilitation de cette demeure est aujourd’hui en cours. Je m’imagine retrouver une des pièces de mobilier égarées, de la restituer à la villa et d’ainsi participer à ce projet… le rêve.
Avez-vous également une boutique-atelier ou est-ce que vous vendez vos articles uniquement par le biais de votre site ?
Non je n’ai pas de boutique atelier, les ventes se font par le biais du site internet, mais je serai présent sur certains salons dédiés au vintage cette année, il reste à définir lesquels.
Pour ne rien louper, comment peut-on être informé de vos prochaines trouvailles ?
Simplement en s’abonnant à la newsletter du Cercle Rouge, j’y rappelle en un courrier prompt les nouveautés du site et bien sûr la page facebook où sont systématiquement publiées les nouveautés.
La livraison est-elle possible partout en France ?
Oui, j’assure moi même les livraisons pour Paris et sa région, le reste de la France est assuré par transporteur.
Je remercie vivement Frédéric d’avoir accepté de partager sa passion sur le blog et je vous invite à aller faire un tour sur un Cercle rouge pour découvrir son travail.
J’espère que cette interview vous a plu et je vous dis à très vite pour de nouvelles rencontres !