Réponse à la Devinette de Vendredi Dernier : une Curiosité de la Nature, la Galle de L'Eglantier

Par Recreanature @recreanature
La Devinette du Vendredi #3 de la semaine dernière vous a inspiré...Séverine du blog Herbio'tiful a -comme souvent- été la plus rapide à trouver la réponse presque complète, et Fr@nck a fait les recherches donnant les détails précis...

Diplopepis rosae (galle de l'églantier) fin juillet 2015 en Anjou

Il s'agissait bien d'une galle, galle de l'églantier pour être précis. L'églantier est une sorte de rosier sauvage, qu'on trouve partout dans mon environnement campagnard du Maine et Loire et qui est presque toujours porteur de cette galle, dont l'agent cecidogène (oui c'est comme cela qu'on dit ;) est Diplopepis rosae.

La galle d'églantier, cette curieuse boule chevelue


On l'appelle aussi Cynips du rosier, bien qu'elle se forme plus rarement sur certains rosiers cultivés. Ce qui en fait une curiosité, c'est son aspect "poilu", elle est donc parfois surnommée "Barbe de Saint-Pierre" mais aussi Bédégar.

Coupe transversale d'une galle d’églantier, montrant les cavités des larves


Cette galle chevelue protège les larves un parasite peu dangereux pour la plante, un insecte hyménoptère, qui spolie celle-ci de matières nutritives contenue dans la galle. C'est en fait une très petite guêpe qui a la particularité de se reproduire par parthénogenèse. A la coupe, on peut observer les cavités qui protègent ces larves qu'on devine sur les photos suivantes, une par cavité, blanches et de petite taille.

Larves de l'insecte parasite, Cynips du rosier


Gros plan sur une larve de Diplopepis rosae dans sa loge


Ces galles se forment généralement sur les tiges au printemps ou au début de l'été, elles sont alors de couleur verte, comme sur la photo de la Devinette de Vendredi dernier, prise en juin dernier. A l'automne, elles rougissent, se dessèchent et persistent parfois pendant l'hiver.
Il semble que ces galles aient autrefois été utilisées, un peu comme les fruits de l'églantier : contre les maux de gorge et troubles digestifs ou encore les affections urinaires. On leur attribuait aussi parfois une action anxiolytique, et il semblerait qu'elles furent même également utilisées comme substitut de tabac à pipe.  

Galle dans un chêne, juillet en Anjou


Il existe bien d'autres galles ou cécidies... Un exemple tout juste photographié sur un chêne... Il s'agit encore d'un insecte parasite, dont les larves se nourrissent à l'intérieur des galles des matières nutritives apportés par l'arbre.

Cette galle du chêne contient elle aussi les larves d' une petite guêpe parasite


Ne pas confondre les galles des végétaux avec les gales cutanées (un seul "l") qui touchent les mammifères, et sont dues à des acariens... mais là c'est une autre histoire.
C'est l'été, alors je vous souhaite à tous de belles promenades dans la Nature :) A bientôt pour une prochaine devinette !