Ah non hein, comptez pas sur moi pour vous proposer un billet politico/pas/rigolo aujourd'hui ! Le CSA l'interdit formellement ce week-end. Donc c'est pas cette fois que je vous expliquerai que le pen s'écrit en minuscules parce qu'on ne met des majuscules qu'aux noms PROPRES...Et hop, je passe à mon sujet du jour, motivée.
Sans rentrer dans les détails car ce serait laborieux à décrire, on ne peut pas dire que je sois une voisine très populaire aux yeux des habitants des 4 maisons qui encerclent mon jardin : Là où nous avons installé la piscine, la voisine a déclaré que nous manquions de respect. Là où j'ai mis la 1ère haie, j'ai surpris le voisin en train de jeter très rageusement chez moi tous les escargots qu'il trouvait chez lui. Là où j'ai posé les canisses et où il y a aussi le vieux tilleul, les voisins insinuent mesquinement que ce n'est pas « normal » de vouloir s'isoler des regards, pis que le tilleul est trop grand, qu'il perd ses feuilles, boit l'eau de leurs rosiers et de leurs iris (outch, ils me prennent pour une vraie débutante), que les bambous vont défoncer le muret de clôture (ça m'étonnerait : la fondation du mur fait barrière) et que les 20 cm de bouts de ronces que j'ai laissés, malheur à moi, parce que j'ai trouvé un hérisson installé dessous, les emmerde et blabla et blabla. Pour résumer, je suis la locataire par qui le scandale arrive. Jusqu'ici, j'ai toujours fait la sourde oreille (au sens propre comme au figuré) et j'ai même continué sereinement mes plantations tout au long du mois de mars. J'étais très satisfaite de mes choix raisonnés avec plein de végétaux adaptés à mon climat sec ; j'avais entre autres ajouté un très grand laurier rose sur tige pour achever la haie du seul truc qui me dérange franchement dans le jardin : le vis à vis très important. Oui, je peux affirmer que je suis celle, dans notre maison, qui passe le plus de temps dans le jardin et croyez-moi, c'est souvent pesant de travailler en sentant le regard de X personnes sur leur balcon ou derrière leur fenêtre et/ou la présence si proche de 2 autres qu'une fine séparation de canisses n'éloignent que de façon infime. Bien sûr, ces vis à vis m'avaient sauté aux yeux lors de ma 1ère visite. Pourtant, j'étais certaine que j'arriverais à intimiser la parcelle en 4 ou 5 ans et que je pourrais me poser dans le jardin sans avoir un potentiel de tant de paires d'yeux qui balaieraient le paysage en même temps que moi. Je me suis gourée. Il y a 2 semaines, après une ultime remarque affligeante de bêtise d'un des voisins, je me suis inclinée. D'une part, mal à l'aise de me dire que j'avais perturbé le quotidien de tous ces gens âgés qui avaient pour habitude d'avoir une vue dégagée sur mon jardin dont j'ai tenté de les priver en 5 ans, j'ai réalisé que les étages de leurs maisons auront toujours, de toute façon, une vue plongeante chez moi. Bilan des courses, j'étais à 2 doigts de cesser d'essayer d'enrichir mon jardin et j'ai même failli arracher toutes mes plantations pour restituer la vue aux voisins tant j'étais dépitée par mon échec. Le jardinage est une activité pacifiste donc la guerre avec les voisins, très peu pour moi. Soit j'acceptais l'idée de vivre aux nez et aux barbes des voisins (hommes et femmes confondues) pendant le temps que je passerai encore ici et j'arrêtais toute tentative d'embellissement (donc sévère punition pour moi), soit je trouvais une solution pour profiter un peu du jardin avec une dose d'intimité. Passé les 1ères heures de lassitude et rancoeur mêlées, j'ai choisi la seconde option J'ai tourné ça dans tous les sens et, tadaaaaa, j'ai eu une nouvelle idée : puisque le jardin se divise en 2 zones, une en graviers tout venant gris assez tristouille pour les voitures et l'autre, près des voisins, qui constitue le jardin d'agrément, si j'inversais le truc ? Transformer une grosse partie de la zone verte en parking et investir les abords directs de la maison avec des plantations hautes casserait ce fameux vis à vis plongeant et n'importunerait plus les voisins, non ? En plus, avec Michèle, ça fait plusieurs années qu'on se dit que nos voitures sont bien trop visibles dès l'arrivée et obstruent notre propre vue vers notre jardin. On avait trouvé une solution assez satisfaisante mais les véhicules restaient très visibles et recoupaient encore le jardin en 2.
Ce projet de redistribution de l'espace pour plus de cohérence m'anime voire me réanime mais ça fait beaucoup de plantes à déplacer (et ce n'est plus vraiment la saison), la balançoire à recaser ailleurs, beaucoup de terre à bouger. Même pas peur ! Et à cette heure, je l'ai déjà fait en partie. Ah bé oui hein, quand on est vénère, ça décuple l'énergie. Une 2ème tranche devra cependant attendre l'automne car déplacer un abricotier et un cerisier maintenant, c'est leur crevage assuré. Voilà l'histoire ! J'ai saisi au vol de fin avril ma dernière chance de pouvoir poursuivre ma passion du jardinage dans une ambiance apaisée ! Allez avec les photos, ça sera plus clair…. j'espère :
En 2011. J'arrivais. Je commençais maladroitement à planter des haies en espérant m'isoler des regards et atténuer les parcelles des voisins qui brouillaient la structure que je souhaitais mettre en œuvre.
hiver 2011/2012. Même en plantant les plus beaux spécimens du monde, si le regard file vers des éléments dissonants comme les récupérateurs d'eau volumineux des voisins, les fils d'étendage de chacun, les salons de jardin tout plastique année 80, les brise-vue verts etc., c'est un flop. Ce sont les aléas des maisons de ville, j'en suis très consciente mais que voulez-vous, je m'accroche parce que j'adore vivre à proximité de tout et j'aime mon logis, mon jardin et mes proprio donc j'ai envie de rester là ; pour vous dire à quel point ce contexte de vis à vis est prégnant, aujourd'hui, lorsque des amis viennent pour la 1ère fois, ils ne remarquent pas forcément mes plantations puisque ce sont nos voitures qui sont visibles en priorité puis le regard fuit immanquablement vers la hauteur, soit les 4 maisons qui encerclent le jardin) et les impressions de mes potes, c'est plutôt : "dis-donc, y a un paquet de vis à vis ici. C'est pas trop gênant au quotidien ?" Ahem...
L'idée c'est donc d'enlever la balançoire et d'aller parquer nos voitures sur cette bande qui fait environ 11 mètres de large sur 25 de long. Ensuite, il faut garnir le massif blanc pas que blanc (qu'on voit juste devant la balançoire) d'arbres et arbustes à grand développement et persistants pour les 2/3.
Ici, j'ai donc déjà viré une grosse partie des massifs et de la déco bac/escabeau bois et ça donne....
...ça pour y accéder en voiture
C'est ici que nous stationnerons nos véhicules après que j'ai totalement dégagé l'espace (les fraises et l'abricotier seront déplacés en automne) et je ferai livrer du gravier après avoir posé un voile géotextile. Ainsi les voisins auront une vue dégagée...sur nos voitures mais ils ont l'air de préférer ça, question de culture... D'ailleurs, j'ai déjà essayé : |
Le tilleul est un très bel écran pour nous. Mais c'est cet arbre qui chagrine le plus les voisins et je pense, hélas, qu'ils obligeront Michèle à le réduire tôt ou tard. Même si un arbre passe sous la règlementation "arbre déjà présent au moment de la division des parcelles et de la construction des pavillons" (ce tilleul doit avoir 70 ou 80 ans), quand ça fout la zizanie, faut pas insister.
Dans le massif blanc, j'ai rapatrié le laurier rose que je venais de planter dans la haie du fond quelques jours auparavant. J'ai également déplacé l'eucalyptus et j'ai ajouté des bouleaux pendula (plantés en bac pour gagner un peu de hauteur) parce qu'ils étaient assez grands et pas trop chers. Pour l'instant, ça ne masque pas vraiment mais ça floute un peu le vis à vis. J'ai aussi rajouté de jolis arbustes et ça je vous en parlerai une autre fois quand ça aura un peu pris du volume. Il me faut maintenant attendre l'automne pour étoffer tout ça avec d'autres persistants. Et à terme, nous ne verrons plus nos propres voitures et un peu moins les maisons voisines...
Toute cette histoire m'a "obligé" à agrandir les massifs existants. Déplacer des plantes à la fin avril était très risqué et ce n'est pas encore gagné mais pour l'instant, tout se porte bien. Faut dire que le temps a joué en ma faveur puisqu'il n'a fait ni trop chaud, ni trop sec. Ici par exemple, j'ai installé des plantes à floraison jaune et ça fait un massif doré, pourpre et gris qui me plaît beaucoup.
Au final, ce début de nouveau jardin me laisse pleine d'espoir et de motivation pour l'évolution de ma passion. Alors merci qui ? Merci à vous, les voisins ! Sans rancune hein ?!Hey, mes amies et amis jardinautes, ça vous est arrivé à vous d'être confronté à un souci de voisinage à cause de votre jardin ? Arf, en même temps, il vaut mieux se frotter à ses voisins avec des ronces que se cogner une GROSSE CONNASSE (là, oui, les majuscules sont correctes) pendant 5 ans avec des bulletins de vote.
Zou, c'est finito pour aujourd'hui ! Je viens pas souvent mais qu'est ce que je suis bavarde hein ?
J'espère passer chez vous pendant mon long week-end annoncé pluvieux.
Bien à vous !
La jardinière en herbe, voisine motivée