Comment j'ai super réussi mon jardin sec

Comment  j'ai super réussi mon jardin secBien chers vous toutes et tous, Sans attendre, pour me faire pardonner mes longs silences bloguistes, je vais vous livrer PAS A PAS l'incroyable RECETTE INRATABLE DU JARDIN SEC
A en croire la presse spécialisée, le talent des experts de jardins sans eau repose essentiellement sur un choix savant des variétés à installer. BALIVERNE ! Regardez attentivement la suite et vous constaterez que ma méthode à moi fonctionne avec n'importe quelle plante. Naturellement, quelques prérequis sont nécessaires pour le plein succès de l'entreprise : opérer sur une zone de l'arc méditerranéen, se cogner 3 périodes de sévère canicule, se prendre 4 mois sans pluie dans la gueule et ne pas négliger le vent bien sûr. Allez, démonstration :

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C'était un rosier... il s'est parfaitement adapté au sec

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A votre avis, faut-il mettre la tondeuse en vente sur le bon coin ?

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Même les santolines en pot ont su s'accommoder de la canicule... la première canicule. Après, elles ont renoncé.

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Oubli d'arrosage pendant une semaine et le résultat ne s'est pas fait attendre : Parfaitement sec jusqu'au bout des feuilles, un eucalyptus planté en novembre dernier.

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Je l'avais déplacée en avril cette...quoi déjà ? ah oui, immortelle... cette menteuse fait moins la maligne. Vous apercevez aussi une euphorbe. Eh bien, sachez que  j'ai quelques euphorbes qui ont grillé aussi

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Il s'agissait de l’œnothère du Missouri. Ouaip, en effet j'ai mi-souris en voyant son évolution.

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Lui il repoussera : Phlomis russeliana

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Dans un jardin sec, tu risques pas l'indigestion de framboises.

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Le Phormium a un malaise...

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....et la Cordyline pourpre aussi

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Une heuchère est passée de vie à trépas...

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..l'Hydrangea pétiolaris est au bord de la suivre (planté au nord, arrosé 3 fois/semaine)

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C'était des Bidens mais je m'en fous.

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euh là, c'était des Penstemons et je m'en fous pas.

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Il reste quand même beaucoup de jolies choses sur lesquelles le sec n'as pas fonctionné : normal, on a triché et on a arrosé. Sédum José Aubergine

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J'en avais mis plusieurs pieds un peu partout dans le jardin.

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En plein cagnard, encore un sédum pourpre. Mais dans "plein cagnard", plein et cagnard sont en trop pour ces variétés


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Grâce aux 1680 heures d'arrosage, grosso modo le jardin est resté potable !

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Un des bouleaux en bac n'a pas compris ce qu'il se passait. Il s'est mis en coma très très profond depuis début juillet

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Et puis j'apprécie des petites scènes comme celle-ci. Faut dire que ces anémones du Japon sont exposées à mi-ombre. Plus à l'ombre qu'à mi et les arrosages ont fait le reste

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Là aussi les arrosoirs ont valsé tout l'été pour maintenir l'ensemble.

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Le bassin, RAS si ce n'est qu'il a fallu souvent refaire le niveau

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Rien à dire de cette photo, je l'ai mise juste pour me rappeler qu'en temps ordinaire, un jardin est vert.

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Très très souvent arrosé aussi tout ça pour avoir cet effet.

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Idem ici, au goutte à goutte mais faut que je révise tout le circuit.

Bon, comme je ne vais pas mégoter sur mon argumentaire, je vous conseille vivement de brancher vos batteries : j'ai décidé d'arrêter de jardiner. Oui, rien que ça. Tenter la création de scènes végétales gracieuses, investir beaucoup de temps, d'énergie et d'argent dans le seul espoir de savourer de jolies vues, de me prélasser dans un écrin de verdure en ville puis passer 4 longs mois dans l'angoisse de tout voir crever,  vivre l'enfer des arrosages quotidiens est devenu copieusement insupportable cet été. Et encore, je suis chanceuse dans mon malheur car Henri a assuré un max d'arrosages et a porté une attention quotidienne au jardin. (Henri, z'êtes le best jardinier du Gard !) Rappelez-vous, j'avais déjà éprouvé ce découragement pendant l'été 2015 mais j'avais refusé de renoncer dès que la pluie de fin août m'avait laissé respirer. Eh oui, j'avais la naïveté de croire que j'avais subi un phénomène exceptionnel. 2 ans plus tard, après 4 mois sans pluie en ce 8ème jour de septembre, les prévisions restent au beau fixe douceur/soleil/vent/moustiques (oups, je mens : ils annoncent, peut-être-mais-c'est-vraiment-pas-sûr-du-tout, 0,3 mm pour samedi). Les dégâts sont considérables dans mon département. Je n'ai pas eu le temps faire des photos de toutes ces haies de persistants (photinias, lauriers palme, eleagnus etc), de ces fruitiers, de ces vieux arbres, de ces Viornes Tin, de ces bambous raides morts partout dans ma ville et tout autour. Une désolation sans nom. Bien sûr, je ne conteste pas qu'un jardin sec travaillé, comme on peut le voir chez Françoise, fonctionne à merveille....lorsque le paysage environnant est en cohérence avec ce type de création. Or, je vis en milieu urbain et la beauté d'un jardin sec avec ses plantes en dormance l'été friserait le ridicule vs moche chez moi : trop plat, point d'horizon ouvert, vallonné, pas de dialogue avec un environnement flatteur, quoi ! Il n'y a que ma terre archi pauvre qui rentrerait pile poil dans les critères mais bref...ça le ferait pas. De plus, les seuls arbustes susceptibles de résister aux ardeurs des 43° sans un seul orage salvateur (je dis bien susceptibles car j'en ai vu de bien rétamés dans les maisons voisines) sont les lauriers roses mais j'avoue que j'ai fait une overdose de ces espèces dans ma précédente maison où les proprio n'avaient planté que ça ; ok, il y a aussi les pistachiers lentisques (j'en ai perdu un cet été, c'est insultant !) ou les filaires (à moitié crevés aussi chez moi) mais pffffff, je n'ai même plus envie de creuser le sujet. Ici rien ne fonctionne sans arrosage. Même ce que j'ai planté il y a plus de 3 ans, même si j'ai toujours principalement choisi des sujets réputés pour leur bonne résistance au sec. Rien. Si la plupart des plantes chez moi sont encore en vie à ce jour, c'est que nous les avons abreuvées régulièrement (je n'ose imaginer la facture d'eau à venir). J'ai bien sûr utilisé la meilleure façon d'arroser qui est préconisée : tard le soir et abondamment mais rien n'y fait ; 2 jours après, tout pendouille lamentablement et c'est toujours d'actualité aujourd'hui. L'Homme m'a avoué délicatement cet été : "Tu fais chier tout le monde avec ton jardin"... C'est pas faux. Et comme ce n'était pas mon intention, je rétrograde : Dès que la terre sera assouplie par quelques pluies (soit en...je sais paaas...novembre ? décembre ? 2022 ?), je vais donc remanier le jardin une ultime fois en rapprochant un maximum de plantes dans les massifs pourvus d'arrosages au goutte à goutte et je vais éliminer les autres massifs. S'il me reste des végétaux incasables, je les vendrai sur un marché aux puces au printemps prochain car c'est au-dessus de mes forces de les regarder calancher sans réagir et de penser en plus aux sommes dingues que j'ai investies pour si piètre résultat. Je n'en peux plus d'être sur le qui-vive en permanence pour de basses questions d'hydratation. Pas glop tout ça hein ? Sachez quand même que je ne suis pas non plus au 36ème dessous en racontant ce virage à 360° (voyez comme je suis obsédée par les degrés) dans ma vie de jardinière (je précise "vie de jardinière" car dans ma vie de bonne vivante, je tourne juste aux 12, 13 ou 14° du vin). Ma décision est très réfléchie, lucide comme je me plais à le dire. J'ai essayé de faire au mieux pendant 6 années et j'en suis d'ailleurs très fière mais le déplaisir a fini par prendre le dessus. La désertification arrive doucement et jardiner dans le Gard est une folie non constructive. Arf, ça me dérange pas de passer pour la plus timbrée des timbrée mais pas au bout d'un tuyau d'arrosage, ah ça non, j'ai ma dignité bon sang !
J'ajoute aussi que d'autres événements, beaucoup plus graves, m'ont touchée en plein cœur tout l'été ; je relativise donc plus facilement tout ce qui peut arriver côté jardin.Bien sûr, je repasserai de temps en temps par mon blog pour vous faire suivre encore l'évolution de mon jardin car je compte bien entretenir et maîtriser sagement ce qu'il restera de végétaux ; je serai toujours ravie de vous montrerune jolie floraison (on sait jamais...) ou un sujet qui a miraculeusement réussi à pousser normalement mais l'excitation d'une nouvelle plante, d'un nouvel arbuste, d'un nouveau massif, mon acharnement et ma persévérance à essayer d'embellir, tout ça s'est définitivement éteint. Ma passion pour les jardins passera exclusivement par mes visites des vôtres en virtuel et je sais qu'à la moindre occaz je foncerai en visiter en vrai. Je ne perdrai pas le fil de la discussion, croyez-le bien mais je me limiterai aux frontières de la théorie-plaisir-des-yeux sans pénétrer dans le pays de la pratique. Je vous souhaite un automne magnifique, de belles rasades de pluie, une santé de vert euh...de fer car ça reste le meilleur terreau des passionnées(és). Très amicalement,La jardinière en herbe sèche forever