Un hiver particulièrement maussade
Je ne vous apprend rien en vous disant que cet hiver est particulièrement gris et pluvieux notamment sur toute la moitié nord de la France. On parle d'à peine quelques heures de soleil sur les deux derniers mois, et en ce moment même, de nombreuses rivières sont en crue à cause des fortes pluies. Aujourd'hui c'est la neige qui a pris le relais... On va dire que le phénomène qui chaque année peut nous rendre déprimé est tout simplement démultiplié cet hiver.
Mais en fait, en ce qui me concerne, j'observe cela vraiment tous les ans, à des degrés plus ou moins prononcés.
Janvier sous le signe du blues
Depuis 10 ou 15 ans en effet, j'ai remarqué que chaque hiver, j'ai de plus en plus de mal à garder la forme et le moral. Je tiens souvent le choc jusqu'aux fêtes, mais ensuite janvier est catastrophique et février, voire mars, lui succèdent en lui ressemblant bien trop.
Je ressens terriblement le manque de soleil : je suis non seulement fatiguée mais aussi déprimée. Je n'arrive plus à me lever, à me motiver pour travailler, pour faire du sport, pour sortir... Je fais de nouveau des crises de boulimie, je prends du poids... bref, la cata, quoi !
L'an dernier, j'avais au moins eu la chance de ne pas attraper une seule crève de tout l'hiver, ce qui m'avait bien aidé, mais cette année je n'y ai pas coupé avec un rhume carabiné juste pour Noël. Résultat, juste après les fêtes, je me suis retrouvée au bout du rouleau.
D'ailleurs, je n'aime pas du tout ce terme de " blues hivernal " utilisé partout dans les médias. Je trouve que ça lui donne un côté léger, superficiel. On dirait presque qu'il s'agit d'une faiblesse, d'un manque de volonté.
Or en ce qui me concerne, c'est un véritable handicap, une vraie maladie, qui a en plus la bonne idée de revenir chaque année. j'ai beau faire tout ce qui est possible pour lutter, je n'arrive pas à passer outre. Je me retrouve vraiment " au bout de ma vie ".
Les symptômes de la dépression saisonnière
Comment cela se manifeste précisément ? Le premier symptôme est une fatigue intense et qui ne passe pas malgré des nuits plus longues. Je suis aussi totalement démotivée, je n'ai envie de rien. J'ai les nerfs à fleur de peau (je pleure pour un rien), j'ai des crises de grignotage ou de boulimie qui se multiplient, des problèmes de sommeil...
Est-ce juste de la fatigue ? Non, dans mon cas, c'est bien plus embêtant : je me retrouve à ne plus avoir envie de rien faire, même les choses que j'aime.
Je le répète, ce n'est pas juste une flemme de bosser ou une démotivation pour le travail, non, je n'ai plus non plus envie de sortir, de faire du shopping, de lire, de surfer sur internet... C'est bien simple cette année j'ai été absente de tous les réseaux sociaux pendant tout le mois de janvier. Je n'avais plus non plus envie de sortir de mon lit (je me faisais violence), de m'habiller le matin, de me faire belle ou de voir du monde.
En mode déprime hivernale, je me sens triste, nulle, je remets tout en question. Je pleure aussi pour un rien... l'autre jour je me suis effondrée après une frustration pour une histoire bête et sans aucune gravité... Je me suis retrouvée à sangloter comme une idiote pour une bêtise.
Du coup cette année, j'ai même fait l'impasse sur Maison & Objet, qui est LE salon qui me passionne, et que j'adorais vous partager ici chaque saison. C'est dire !
En bref, de véritables symptômes dépressifs.
Même si elle est plus facile à résoudre qu'une dépression profonde, car quand le soleil revient, les symptômes s'atténuent puis disparaissent. Mais tant que l'hiver est là, c'est bien une dépression qui s'installe, avec le handicap que cela représente.
Comment gérer la dépression saisonnière ?
Je n'ai aucune leçon à vous donner car on ne peut pas vraiment dire que je la gère !
J'en ai parlé avec mon psy, et avec d'autres personnes qui traversent cette phase difficile. L'idée est en premier lieu de ne pas être trop dur avec soi-même, et d'accepter de prendre du repos.
Par exemple : je n'arrive pas à travailler ? Actuellement, j'ai tendance à m'acharner à rester chez moi en me disant que je vais faire ma compta, et puis finir par culpabiliser car je n'ai rien fait ET j'ai grignoté toute la journée. A la place, je devrais accepter de me lever plus tard, prévoir une activité qui me fait du bien, et qui pourrait être utile pour mon entreprise (visiter un musée, consulter des livres d'art à la bibliothèque, regarder une émission de déco enregistrée...). Chaque jour, essayer de faire juste une tâche importante qui soit un vrai travail, même si elle ne dure que 2h, et le reste du temps, prendre soin de moi. Autant que possible, faire une activité sportive (je vais juste au pilates une fois/semaine mais je m'y tiens) et voir des amis, même si c'est dur, cela aide aussi.
Si vous êtes salarié, à vous de voir si vous pouvez moduler vos horaires, ou voir pour un arrêt maladie, même à temps partiel, si vraiment vous n'êtes pas bien.
A part ça, je vous conseillerais de faire de la luminothérapie (voir plus bas), et éventuellement de doubler cela d'un traitement anti-dépresseur temporaire.
Allez voir votre médecin généraliste, qui pourra vous prescrire selon le besoin un arrêt de travail, ainsi que des anti-dépresseurs (de manière temporaire) pour vous aider à passer le cap difficile. Si vous ne souhaitez pas en prendre, voyez avec un naturopathe pour une alternative plus douce (millepertuis, griffonia...).
Vu mon état en janvier, j'aurais déjà opté pour un traitement médicamenteux si nous n'étions pas en ce moment même en plein projet bébé. Ces médicaments, même en version naturelle, ne sont pour la plupart pas recommandés en cas de grossesse, je préfère trouver d'autres options.
La luminothérapie contre le blues hivernal ?
Puisque je n'ai pas pu éviter la dépression et que je ne prends pas de médicaments, j'avais envie de tester la luminothérapie.
Le manque de lumière est une des clés de la dépression hivernale, et les effets positifs de la luminothérapie ne sont plus à démontrer. Pour ma part, j'avais acheté une lampe de luminothérapie l'an dernier mais je n'arrivais pas à m'en servir régulièrement, je trouvais ça trop contraignant car je devais rester pile devant pendant un bon moment et je n'arrivais pas à m'y contraindre. Je l'avais vite oubliée dans un coin...
Il y a 10 jours environ, j'ai acheté la " Luminette " : il s'agit de lunettes de luminothérapie. On les mets sur le nez, et la séance de luminothérapie nous suit dans nos activités. Petit dej, brossage des dents, pourquoi pas ménage... 20 minutes suffisent chaque matin au réveil.
Depuis une semaine je m'en sers tous les matins pendant mon petit déjeuner, et j'ai l'impression de me sentir déjà mieux. La preuve ? J'écris cet article, et j'ai aussi repris le travail un peu plus intensément et commencer à rattraper mon retard de traitement d'emails. Ce n'est pas encore le top mais au moins, j'agis.
J'espère vraiment que cela va m'aider à passer le cap... avec cela je reprends en douceur le running en alternant marche-course au rythme de 2 séances par semaine, en espérant que ma tendinite ne se ré-aggrave pas trop.
Comment éviter la dépression saisonnière l'an prochain ?
Je ne sais pas si c'est possible de l'éviter totalement, mais j'aimerais mettre en place plusieurs choses l'an prochain pour éviter d'être encore au fond du trou en hiver.
Faire du sport pour augmenter mon niveau d'énergie : j'ai remarqué que quand je fais du sport, notamment cardio, 2-3 fois par semaine, je suis vraiment mieux physiquement. Je souhaitais donc vraiment garder ce rythme en été afin de le poursuivre autant que possible en hiver.
C'est pour ça que j'avais repris le running en cours d'année dernière, après avoir dû arrêter le top body challenge. Malheureusement ma tendinite m'a obligé d'arrêter totalement la course à pied ainsi que la marche jusqu'à ce jour... Je ne suis pas totalement rétablie. Du coup, la faute à pas de chance, mais l'impossibilité de faire du cardio m'a déjà rendue toute ramollo ! Je vais voir si cette année je peux en faire ou pas.
Le bilan sanguin de la rentrée :En France, la plupart des gens sont en carence de vitamine D. Les femmes manquent aussi souvent de fer. Deux éléments qui, quand on en manque, causent une vraie fatigue. D'où l'importance de vérifier et de se supplémenter.
Chaque année, je fais une prise de sang en septembre pour voir où j'en suis (notamment) de mon niveau de fer et de vitamine D. Les années précédentes, j'avais en général une prescription d'ampoules de vitamine D, mais je prenais la première en septembre et j'avais tendance à oublier la suivante en décembre...
Par ailleurs j'ai lu que le souci des ampoules est qu'on a une forte dose de vitamine D d'un coup mais une grande partie est évacuée dans les urines. C'est pourquoi il vaut mieux en prendre en gouttes, à petite dose donc, mais quotidiennement. C'est ce que j'ai fait cette année en prenant chaque jour quelques gouttes de vitamine D (laboratoire D. Plantes). Je n'ai pas refait d'analyse pour savoir où j'en suis, mais je sais juste que cela n'a pas suffit à m'éviter la déprime. J'en prendrai quand même l'an prochain de la même façon.
Au niveau du fer, je fais surtout attention à manger beaucoup de légumes, j'ai un niveau de ferritine très bas mais je ne suis pas carencée. Je surveille et je ferai la même chose l'an prochain.
Prendre soin de mon sommeil et de mon alimentation :
Comme je vous l'avais expliqué en juin, je fais vraiment très attention à mon sommeil maintenant qui est primordial pour ma forme. Idem pour mon alimentation.
Malheureusement avec mon mois de décembre à travailler 7 jours/7 je n'ai pas pu dormir ou m'alimenter aussi bien que je l'aurais souhaité, et cela a joué sur ma forme. Et maintenant que la déprime est là, j'ai beau dormir beaucoup, je me sens toujours aussi épuisée. L'an prochain, cela risque de se reproduire, toutefois je sais déjà que je prévoirai un peu moins d'expo-vente et je m'arrêterais quelques jours avant les fêtes.
Et vous, êtes-vous en pleine déprime hivernale ? Quelles sont vos astuces pour la passer outre ou pour mieux la gérer ?