J’ai été touchée en découvrant le travail d’Emeline Laurence, et notamment par ses toiles avec de multiples femmes. Les femmes d’Emeline m’ont émues, car elles semblaient si heureuses et si libres. Si heureuses d’être libres.

Emeline Laurence a réalisé pour nous une toile, initialement prévue pour être placée au dessus de notre cheminée. Elle a finalement trouvé sa place dans l’accalmie de notre chambre où elle s’intègre parfaitement : les petite femmes au corps bleu de prusse et aux seins rouge carmin y amènent un ton spécial, comme un souffle de liberté et de paix.

En regardant cette toile, sans m’en rendre compte je suis transportée dans la salle de bain d’Arianne, la Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Je suis témoin invisible et silencieuse de ses longs monologues dont voici un court extrait :

« Non je ne descendrai pas non je ne veux pas voir le type tant pis si scandale oh je suis bien dans mon bain il est trop chaud j’adore ça tralala dommage j’arrive pas à siffler vraiment bien comme un garçon oh je suis bien avec moi les tenant à deux mains je les aime j’en soupèse l’abondance j’en éprouve la fermeté ils me plaisent follement au fond je m’aime d’amour. »

Alors je convie toutes les femmes qui le souhaitent sur cette toile ou nous pouvons être légères et libres, insouciantes et nous-mêmes. Fermons les yeux tranquillement et profitons de ce moment de répit alors que nous imaginons, ce que cela ferait d’avoir une « toile des dames » rien qu’à nous. Pas un enclos non, plutôt une toile sans barrière ni crainte aucune.

Bises,